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Emploi dans l’économie verte: où en est-on ?

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Dès que l’on parle d’emploi dans l’économie verte, on se heurte à des définitions qui ne sont pas nécessairement toutes harmonisées : emplois verts, emplois verdissants, emplois dans les éco-activités…

Néanmoins, nous vous proposons ici un point sur les derniers chiffres publiés en matière d’emplois, de métiers et de formations, la plupart portant sur 2012, certains, sur 2013.

L’Observatoire national des emplois et métiers de l’économie verte (Onemev) distingue les métiers verts et les métiers verdissants. Les « métiers verts » sont les métiers dont la finalité et les compétences mises en œuvre contribuent à mesurer, prévenir, maîtriser et corriger les impacts négatifs et les dommages sur l’environnement.

Ils concernent près de 140 000 personnes et ce sont des professions surtout ouvrières et masculines. Les métiers dits « verdissants » ne sont « pas à finalité environnementale mais intègrent de nouvelles ‘briques de compétences’ pour prendre en compte la dimension environnementale de façon significative et quantifiable dans le geste métier ».

Ils comprennent les compétences amenées à évoluer de manière à pouvoir prendre en compte les enjeux environnementaux, quelle que soit l’activité de la structure dans laquelle elles sont exercées (un des secteurs les plus emblématiques étant ici le bâtiment).

Plus de 3,6 millions de personnes sont concernées par ces métiers « verdissants ».
Selon l’Onemev, l’économie verte en France concerne ainsi près de 4 millions de personnes en matière d’emploi, parmi lesquels 84% d’hommes et 16% de femmes. En 2013, plus d’une offre sur huit déposée auprès de Pôle Emploi concernait des métiers verts ou verdissants.

Cette moyenne doit cependant être modérée car elle ne prend pas en compte tous les secteurs d’activités ni tous les niveaux de qualification (surtout ingénieurs & cadres). Enfin, même si les métiers verts sont légèrement moins touchés par la dégradation du marché du travail, il semble que pour les entreprises les difficultés de recrutement soient un peu plus importantes dans l’économie verte que dans l’ensemble de l’économie(1).

Selon le périmètre de référence établi au niveau d’Eurostat repris par le CGDD (Commissariat général au développement durable), les éco-activités sont les activités qui produisent des biens ou des services ayant pour finalité la protection de l’environnement ou la gestion des ressources naturelles.

Elles sont exercées pour l’essentiel par des entreprises marchandes mais aussi par des administrations publiques. Elles incluent les activités de protection de l’environnement internes aux entreprises, activités dites ‘auxiliaires’ et qui ne font pas l’objet d’une vente mais d’une dépense.

Eco-activités et emploi environnemental en France

En 2012, la production dans les éco-activités a atteint en France 85 milliards d’euros(2) et a mobilisé 447 500 emplois en équivalents temps plein (ETP) parmi lesquels :
∙ 244 300 emplois en « protection de l’environnement » : Déchets (84 900), Déchets radioactifs (3 700), Eau & eaux usées (69 800), Réhabilitation des sols et eaux (57 500), Nature / paysage / biodiversité (13 000), Bruit (8 900) et Pollution de l’air (6 500).

∙ 134 100 emplois en « gestion des ressources » : Energies renouvelables (68 700), Récupération (33 500), Maîtrise de l’énergie (24 500) et Gestion durable de l’eau (7 400).
∙ 69 100 emplois en « activités transversales » : Services généraux publics (34 700), R&D (19 000) et Ingénierie (15 400).

Même si, en moyenne, ces effectifs sont restés stables par rapport à 2011, quelques écarts sont à noter parmi lesquels une baisse dans les énergies renouvelables (- 8,9%, du fait notamment de la chute de l’activité dans l’installation de panneaux PV), une augmentation dans la réhabilitation des sols et eaux (+ 6,1%) et une hausse plus marquée dans l’ingénierie (+ 14,9%).

Les métiers-cadres de l’environnement

Les exigences accrues en matière de réglementation et de normes mais aussi en matière de compétitivité, d’innovation et de nouvelles technologies expliquent l’émergence de nouveaux métiers-cadres, particulièrement dans l’ingénierie (ex. : ingénieurs sites & sols pollués, écologues, qualité de l’air ou écoconception, experts bilan carbone…) et dans le domaine du droit (ex. : juriste environnement).

En parallèle, des fonctions plus traditionnelles marquent des évolutions importantes. L’APEC a identifié 22 métiers incontournables dans l’environnement : quatre en direction, dix en études, recherche et développement, quatre en production et service technique, trois en support et un en technico-commercial.

Le tout est compilé sous forme de fiches-métiers dans un référentiel publié en janvier 2012, qui propose également une analyse des transformations des métiers-cadres de l’environnement(3).

Les formations initiales en environnement

Pas moins de 1120 formations initiales en environnement étaient recensées en 2012, du CAP au diplôme d’ingénieur (soit +18,5% par rapport à 2008). Ce total représente 11,3% de l’offre globale de formations et 7,5% de l’ensemble des effectifs(4). Malgré un large choix dans l’enseignement supérieur, les jeunes suivent en majorité des formations de niveau bac (un quart seulement va jusqu’à Bac +4 et plus).

Plus d’une formation sur deux est axée sur la protection de la nature ou la prévention des pollutions et/ou des risques (respectivement 31,8% et 23,1%), le reste portant sur l’énergie (15%), l’aménagement du territoire et le cadre de vie (14,3%), la gestion sociétale de l’environnement (11,3%) ainsi que l’hygiène, sécurité, santé, environnement (4,6%).

Ces chiffres bruts masquent une évolution notable : les domaines traditionnellement choisis par les étudiants (protection de la nature et gestion des pollutions ou risques) tendent à perdre au profit de l’énergie.

En effet, le nombre de formations ‘énergie’ a doublé entre 2008 et 2012, principalement en maîtrise de l’énergie et en énergies renouvelables (15% des offres de formation vs 8,9% en 2008) et l’énergie constituait en 2012 le domaine le plus attractif avec près de 27% des effectifs.

A découvrir sur Pollutec : l’espace emploi, un espace dédié aux métiers verts et à leur évolution

HBD

1) Source : « Comprendre l’emploi dans l’économie verte », CGDD, Le Point sur n°188, Juin 2014.
2) Source : « Les éco-activités et l’emploi environnemental en 2012 : premiers résultats », CGDD / SOeS, Chiffres & Stats n°523, Mai 2014.
3) Guide : « Les métiers de l’environnement », coll. Les référentiels des métiers cadres, APEC, Janvier 2012.
4) Source : « Les formations initiales en environnement en 2012 », CGDD / SOeS, Chiffres & Stats n°566, Octobre 2014.


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